Roger
Herchuelz
:"... J'ai été consulté par Sylva et Rose au sujet du
Moulin de la Houssière. Ils
croyaient que je connaissais le moulin parce que l'oncle
de mon père y a été meunier. C'est comme ça que je suis venu.
Le patois, depuis l'enfance, chez mes parents, on le parlait et
ça continue... Je n'ai pas d’enfant, donc je ne peux pas dire
que je vais leur apprendre le wallon. Mais c'est dommage qu'à
l'heure actuelle, on ne continue pas chez les enfants à parler
wallon. Ma femme ne parle pas le wallon, alors on parle en français.
Mais si je lui parle en wallon, elle comprend quand même !
Elle est originaire de Frasnes. a l’époque, chez ses parents,
ils parlaient wallon, mais quand elle voulait parler wallon, il
fallait parler français ! Parce que quand tu vas à l'école,
tu dois parler français ! C'est ça qui est dommage. C'est
ce qu'on voudrait faire maintenant, c’est essayer que les
jeunes continuent à parler le wallon. C'est une belle langue !..."
Daniel
Willocq : "... Moi, la Table de
conversation, je suis dedans depuis un bout de temps parce qu’il
y a eu une autre tentative qui s'était faite - où Rose
participait aussi. Ca n'avait pas très bien marché, parce
qu’on voulait faire en alternance Frasnes – Ellezelles. Les
gens venaient d'un côté mais qui ne venaient pas de l'autre.
C’'est tombé à l'eau ! Alors, quand j'ai su que Rose
recréait une Table, j'étais un des premiers à être présent.
Lors d’une Table, j'ai dit que j'étais natif de la Houssière.
Le débat sur le sujet est né. Ce qui a amené Roger et Sylva
autour de la table. D'autres personnes aussi. On a débordé sur
le "Grand Monchaut", le village qui touche directement
à la Houssière..."
Rose
Fouquette : "... Je prends des notes parce
qu’il y a parfois des nuances dans la façon de dire le même
mot. Par exemple, il y a 4 manières différentes de dire tel
mot... Tout dépend du lieu, du hameau, du village. Alors, si je
ne note pas, je ne me rappelle plus ! I y a aussi les noms
de lieux. Dans le temps, quand les paysans allaient au champ,
ils nommaient le champ par un nom qui n'existe nulle part. Il y
a toute une série de noms de lieux dont on a perdu l'origine.
Pour certains, on peut encore se souvenir, mais pour d'autres,
on ne peut se raccrocher à rien du tout.
"Au
départ je m'étais mis en tête d’écrire des petits poèmes
en patois mais ce n’est pas évident. Si on avait des petits
poèmes simples, je pense que ce serait une occasion pour faire
connaître le patois aux enfants. Illustrer un petit poème
simple, amusant si possible. Mais comment écrire cette poésie?
Il faudrait presque tout enregistrer parce qu’il y a les
intonations, les sons et que c'est très difficile de les
retranscrire parce que notre
alphabet en patois n'existe pas tout simplement. Alors,
avec mes notes, un jour, si je suis impotente, j'apprendrai à me
servir d'un ordinateur. Finalement, on fait un peu de recherche
sans mettre une majuscule au mot et puis on s'amuse surtout
énormément, c'est ça le but...
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