Depuis 1990, Christelle Bossut est femme d'agriculteur à Oeudegien. Avec son mari, ils ont fait le pari de la diversification agricole avec l'aide du Parc Naturel du Pays des Collines en produisant des variétés anciennes de pommes de terre telle la Vitelotte négresse à chair mauve

 


 

 

 

Femme ouverte vers l'extérieur, Christelle offre également avec "la Ferme Gourmande" un point de vente de produits naturels du Pays des Collines et d'ailleurs.

Reportage réalisé en 2005

 

De Thumaide à Oeudeghien

"... Au départ, j'habitais Thumaide, au pied de l'incinérateur. Puis j'ai connu mon mari et je suis arrivé au Pays des Collines. On a repris la ferme de mes beaux parents. J'avais fait l'école hotelière mais vu le travail que cela demande dans l'exploitation, j'ai dû faire le choix de rester à l'exploitation et d'élever ma famille. En arrivant ici, j'ai commencé à faire la traite, soigner les bêtes. On travaille à deux avec mon mari. J'avais pourtant toujours dit, connaissant mes parents qui étaient agriculteurs, que jamais je ne travaillerai dans une exploitation agricole parce j'aimais mieux être dehors, avoir un contact avec les gens..."



Des marchés au point de vente à la ferme

"... Au début, avant d'ouvrir le point de vente, j'ai fait plusieurs marchés afin de me faire connaître, notamment au niveau de la pomme de terre. Au bout d'un moment cela rapporte mais on ne peut pas compter les heures qu'on passe. Ce n'était pas toujours possible partir le vendredi, samedi ou dimanche sur les marchés parce qu'il faut rester ici aussi. Donc l'idée de la création du point de vente, c'était aussi l'idée de rester un peu plus sur place..."

Le comptoir gourmand

"...
Avec le projet Leader, on a eu de la chance. Lors de l'ouverture de notre point de vente pour des produits frais, on avait besoin de comptoirs frigos et seul ce n'était pas possible de les acheter. Avec le Parc Naturel via Leader 2, on a reçu une aide : un système de contrat avec cahier des charges. Pendant deux ans on payait tous les mois une certaine somme. Pour nous, c'était intéressant car si on avait dû débloquer le paquet directement on ne l'aurait sûrement pas fait. Pour les pomme de terres c'est pareil on a reçu au départ trois ou cinq kilos de plants pour faire des essais et quand on a vu que cela marchait bien, on a demarré. C'était aussi une sorte d'aide du Parc Naturel. D'autre part, après avoir obtenu le label "Pays des Collines", on vend maintenant nos produits avec le label "Produits du parc naturel"..."



Label de qualité ?

"...Quand on parle du Pays des collines, les gens questionnent et essaient de voir un peu comment on travaille. Quelques restaurants proposent les volailles du Pays du collines en indiquant "producteurs du pays des collines". 
Quant à nos produits, on peut les trouver ici sur l'exploitation dans notre point de vente et dans divers magasins à Frasnes, au Panier des Collines par exemple..."

 

 



Diversification dans la dynamique du Parc Naturel

"... Je suis rentrée dans le comité du Parc du Pays des Collines via un appel au niveau des agriculteurs dans le cadre du projet européen Leader 2. On a commencé à discuter sur ce qu'on pouvait faire au niveau diversification et en 98, on a lancé les nouvelles variétés de pommes de terre: la ratte, la vitelote et la corne de gate. Puis on a travaillé les volailles et finalement on est resté sur le poulet et le Chapon de Bresse. C'était un cheval de bataille en diversification le Chapon ! Mais maintenant, comme on ne peut plus castrer, plus de chapon !

Tant qu'à faire de la diversification, autant faire quelque chose qui frappe. La ratte et la corne de gate étaient déjà bien connues. On les a développées encore plus. Et puis j'aimais bien la "vitelote" car elle n'était pas de couleur normale. La pelure est mauve. Quand on la cuisine, elle reste toujours mauve et on peut l'accommoder avec tous les plats. C'est un plus pour les restaurants au niveau gastronomie mais elle coûte assez chère, donc pour les petits restaurants, ce n'est pas évident.

La vitelote,
on la plante à la machine comme la pomme de terre traditionnelle mais elle ne demande pas trop d'engrais et de traitements comme la ratte et la corne. Pour la récolte, on doit la ramasser avec une petite machine où il faut être  6-7 dessus, ce qui fait monter le prix. Tout ça se paie parce qu'avant, on les ramassait à la main mais c'était encore plus de boulot...

Tous ces investissements demandent quand même des contraintes. On a un cahier des charges à suivre avec tous les produits qu'on fait et il y a des réunions. Il faut bouger beaucoup pour pouvoir amener ce plus à l'exploitation..."

Question de label

"... En 2002, on a ouvert notre point de vente à la ferme avec tous les produits laitiers du terroir : nos produits à nous et ceux des artisans du coin en débordant un peu sur d'autres producteurs avec des produits d'ailleurs C'est de là qu'a démarré notre point de vente et on continue toujours !

Pour avoir le label Pays des Collines, il a fallu établir un cahier des charges. Après avoir obtenu le label du parc naturel, on a pu lancer des publicités "Produits du parc naturel" sinon avant on ne pouvait pas..."

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