Contact : 
Véronique Marlier
Les Jardins de la grange asbl
Mont, 12 - 7890 Ellezelles
+32(0)68 54 27 47

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La ligne 87 écologique

"... A côté de la Grange passe l’ancienne ligne 87 de chemin de fer qui va de Renaix à Flobecq jusqu’à Lessines. Ici on est sur la partie qui va vers Flobecq  C’est devenu un sentier écologique. Cet endroit est visité par des guides nature et des amateurs de nature qui viennent faire des balades découvertes. Comme la Grange se trouve à côté du parcours du sentier, nous avons régulièrement des baladeurs qui viennent consommer au Tea-room et visiter la Grange. Ils aiment bien l’ambiance de l’endroit et l’accueil. Cette ligne 87 m’interpelle et m’attire beaucoup parce que je l’ai connue depuis que je me suis installée ici. Les enfants ont toujours aimé venir ici pour faire des cabanes et des balades quand ils étaient petits. Il y a un endroit ici un peu plus loin où il y a une source que l’on appelle la Buse parce que l’eau sort par une buse et cette eau était potable à cette époque-là. Les gens y venaient pour y remplir de l’eau avec des bouteilles pour chez eux. Maintenant, je ne pense pas qu’elle soit encore potable. Alors on n’en boit plus, malgré tout on va encore la voir. Ce n’est pas très spectaculaire, c’est tout simple mais c’est un petit lieu symbolique.

On a toujours utilisé ce chemin de fer pour aller d’un endroit à un autre, aller rendre visite à des amis qui habitaient l’autre côté du chemin. Quand ma fille vient avec son enfant, mon petit fils, se balader ici, cet endroit devient une espèce de fil rouge pour nous depuis qu’on vit ici dans le quartier de l’ancienne gare d’Ellezelles.

La couleur au fil des saisons

Cet endroit est particulièrement joli parce qu’il y a un changement de couleurs selon la saison. Ici, c’est l’ancien pont du chemin de fer qui donne un peu le mystère et qui abrite de chaque côtés des petites fondrières avec de l’eau et dans cette eau vivent toutes sortes de batraciens. A mon avis, cela devrait être considéré comme un refuge et cela devrait être protégé parce que c’est quand même un habitat pour une série d’animaux. Plus loin, il y a variation avec des endroits très arborés, des endroits avec des ouvertures, de beaux points de vue, des beaux points de vue avec de temps en temps un arbre qui est plus ancien, plus remarquable qui est seul. Il y a beaucoup d’essence de bois, d’arbres.

J’ai connu plusieurs vielles personnes quand je suis arrivée ici qui faisaient le sentier pour aller à leur maison ou pour aller faire leur courses en vélo. Il y avait la petite Madelo. Madelo qui passait devant chez moi ; je parlais avec elle. Elle venait par le chemin de fer, puis prenait un petit raccourci jusqu’à sa maison. Elle ne passait que par les petits chemins et m’a montré des sentiers que je ne connaissais pas. Et il y avait aussi Maria qui habitait au bout de ma rue et dont l’arrière de sa maison donnait sur le chemin de fer. Quand je promenais, elle était toujours en train de planter et de tailler. Elle entretenait le chemin de fer presque comme si c’était son jardin. Elle y a même fait des plantations. C’était une dame très intéressante qui faisait la collection de toutes sortes d’objets des deux guerres : des armes, des cartes postales, des uniformes. Elle avait vraiment un musée chez elle et elle m’invitait chez elle pour me le montrer. Ce sentier est rempli de tous ces souvenirs. En automne, il est vraiment très beau parce qu’il y a les couleurs des arbres et le soleil qui passe avec des espèce de taches lumineuses entre le feuillage.

Salade de plantes

Je suis très réservée sur le fait de cueillir des plantes sauvages et médicinales dans la nature pour les mettre chez soi. Il y a des endroits où il y en a très peu. Si on en prélève trop, cela risque de disparaître donc je préfère ne pas les prendre dans la nature. Pratiquement toutes les plantes sauvages sont comestibles. Pas toutes mais pratiquement toutes, donc on peut les utiliser au printemps quand elles sont jeunes. Les petites pouces que l’on cueille, on peut les mettre dans une salade. Moi j’appelle cela le mesclun, j’utilise le mot méditerranéen qui veut dire mélange et cela donne un goût et des vitamines à la salade. Je conseille aux gens de ne pas faire cela par eux-mêmes s’ils ne s’y connaissent pas.

Le privilège de la campagne

Je pense qu’actuellement on est privilégié en vivant à la campagne. On a l’espace, de la verdure et le contact avec les gens. C’est cela aussi qui fait la beauté du pays, le contact, connaître les gens personnellement, ne pas être un numéro. Maintenant, il suffit d’acheter un terrain et de construire sa maison et d’y vivre ; même pas y vivre, il ne faut même plus s’intégrer. On n'est pas trop impliqué par ce qui se passe autour de soi. Je pense que maintenant c'est un peu la mentalité. Je ne dirai pas que tous les nouveaux habitants sont comme cela mais en général les gens sont moins impliqués. Il y a un risque, surtout si les gens viennent juste vivre, dormir et travailler ailleurs en envoyant leurs enfants dans des écoles à l’extérieur.

Inculquer et expliquer aux nouveaux habitants l’esprit du Pays des Collines parce que c’est eux qui vont continuer. Je pense qu’il faudrait créer une cohésion entre les anciens et les nouveaux et aussi avoir un lien entre les jeunes et les personnes âgées Les gens pensent que ce n'est pas important. Ce n’est plus tard que cela revient.

Question de transmission

Quand les anciens ou les nouveaux anciens auront disparu, je ne sais pas comment cela va perpétrer donc il faut continuer à informer les enfants. Il faut transmettre, parler, montrer, raconter des histoires. Il y en a quand même pas mal qui racontent des histoires dans le Pays des Collines. Je pense que raconter des histoires, c’est une façon très ancienne et très pertinente d'informer.

Si un jour, je quitte le pays des collines, c’est vraiment parce que l’on m’y oblige ou parce que je ne pourrai faire autrement.  Je n'ai pas envie de vivre ailleurs qu’ici !

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