Citoyen du
monde
"...
Mon
engagement humanitaire est inné, je pense. C'est dans ma nature,
celle de mon épouse aussi d'ailleurs. Elle a fondé une
association pour la paix pour récolter des fonds et elle est
allée au Rwanda pour aider les enfants des rues de Kigali. Mon
fils travaille dans le Tiers-Monde. Je dis que je suis Frasnois,
oui, Frasnois du coin mais Claire et moi, nous avons notre carte
de Citoyen du monde. C'est une carte officielle, symbolique bien
sûr. Etre citoyen du monde, ça veut dire que je n'ai pas à
vous dire merci parce que je mange, comme vous n’avez pas à
me dire merci parce que vous avez une maison au 21 e siècle ! Aujourd’hui la moitié de la population vit
avec deux dollars par jour. Ce n’est pas normal alors que les
milliards se dépensent. L'essentiel, c'est qu'un gosse meurt de
faim toute les deux secondes. Cela, c'est MON problème. Comment
le résoudre ? Ce n'est pas facile, mais ça c'est mon
problème. Un problème que j’essaie de résoudre avec l'opération
11.11.11 dont je suis coordinateur ici à Frasnes. Je participe
aussi aux îles de paix. Ca marche très bien ici, nous sommes
la commune championne dans la récolte de fonds.."
Une
lutte de longue haleine
"... J'ai été
conseiller communal et il a fallu que je me batte 3 ans pour
avoir un budget Tiers-Monde, coopération et développement. En
1996 dans le budget, il y avait 0 francs 0 centimes. J’ai
proposé pour qu'on mette quelque chose mais ça a été refusé !
Comme je suis un têtu, en 97, je reviens à la charge et la
proposition est refusée à nouveau. En 98, on change de
bourgmestre avec Jean-Luc Crucke et d'échevin des affaires
sociales avec Dany
Duret qui a en charge la coopération au développement. Le
collège accepte de mettre 10 anciens francs belges par habitant.
Nous sommes cités en exemple parce que nous sommes les premiers,
puis Flobecq a suivi, Ellezelles, Comines... Nous donnons 10
francs par habitants pour le Tiers-Monde, 20 centimes par
semaine ! Où sommes-nous ? Nulle part ! Quand je dis qu'il
faut augmenter le budget, on me dit "des petits pas, des
petits pas". Nous en sommes là et les milliards se
dépensent..."
Emile, Claire
sa femme et ses petits enfants

Le jardin

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(R)évolution
"... Il
faut une évolution culturelle. Il faut faire comprendre aux
gens. Ce qui m'échappe, c'est que tant de dominés se laissent dominer par
un dominant. La guerre : 90% des gens sont contre la guerre. Or,
le budget pour la guerre, c'est des milliards. Avec le
quart de ce qu'on dépense en milliards pour l'armement, on peut
sauver le monde en maisons, en soins de santé, annuler la dette
du Tiers-Monde. 99% des gens sont contre la guerre et on a la
guerre partout. Comment ça se fait que ce commerce militaro-industriel fonctionne bien? Alors il faut faire prendre
conscience aux gens, aux jeunes.
En tant qu’ex-prof de religion, je peux vous montrer dans la
bible 4 passages où l'intérêt est interdit. "Tu ne
prendras pas d'intérêts à ton frère". Or le pape a une
banque, une banque au Vatican ! C'est clair, ce n’est pas
symbolique. L'argent doit devenir un moyen
d'échange. J'avais un ami fermier philosophe qui est mort
maintenant et qui disait : " l'argent, c'est comme les
pommes de terre, ça ne peut servir qu'une fois". L'argent
est un moyen d'échange mais ne peut avoir de valeur en soi.
Aujourd’hui, une fois que vous avez quelques millions, il ne
faut plus travailler, vous placez votre argent, on fait
fructifier et on spécule… Il faut faire comprendre cela aux
gens. Il faut lutter contre le système, lutter contre le désordre
établi !..."
Une
poésie d'Emile
:
"
Je
suis allé au cimetière, il y avait des fleurs partout. Devant
les tombes et sur les pierres, des fleurs. C'était le
rendez-vous. Je suis allé au cimetière. Cette année, il fait
très doux, trop doux peut être car la prière fut difficile
au rendez-vous. Je suis sorti du cimetière. De ces fleurs, j'ai
pensé au coût. Et de ces tombes et de ces pierres, mon Dieu,
que cela fait beaucoup. Pourquoi faut-il au cimetière tant
de fastes et de rendez vous ? Quand ils ont quitté notre terre
nos morts ont-ils besoin de sous ? Oui, ils sont beaux au
cimetière et propres et riches et tout et tout. Chaque seconde sur notre
terre, un vivant meurt faute de sous"...
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